Une Critique anarchiste de la violence

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Une Critique anarchiste de la violence

 

Ce petit volume intitulé Une critique anarchiste de la justification de la violence est composé de plusieurs contributions d’anarchistes non-violents visant à réfuter l’argumentation souvent spécieuse et erronée de Peter Gelderloos dans son livre Comment la non-violence protège l’Etat. André Bernard fait quelques précieuses mises au point sur les concepts et les pratiques de violence et de non-violence. Puis Sebastian Kalicha souligne la tradition non-violente depuis les origines d’une part significative des résistances anarchistes. Non-violence révolutionnaire radicale « définitivement anti-étatique » (p.39) contrairement à ce qu’affirme Gelderloos. Les activistes non-violents considèrent, et souvent à raison, que la violence porte en elle « sa propre dynamique autoritaire et anti-émancipatrice » (p.39). La contribution de Kalicha se termine sur une réflexion sur la fin et les moyens pour les anarchistes en y replaçant au centre la question de l’usage, fut-il révolutionnaire, de la violence, qui est de fait une question essentielle. Violence qui selon Malatesta pourrait corrompre les libertaires et les conduire à devenir « des persécuteurs cruels et fanatiques » (p.73).

La contribution de Fear vise a réfuté les contrevérités énoncées par Gelderloos à propos de la lutte non-violente en Inde sous l’impulsion de Gandhi qu’il considère suite aux travaux de l’historienne Maja Ramnath comme un anarchiste non-violent. Enfin, après avoir évoqué le mouvement des noirs états-uniens des années 60 et les entorses faites à l’histoire par Gelderloos, Fear considère que ce dernier n’est de fait qu’un simple réac (sic).

L’ouvrage se poursuit sur la pratique du Black bloc lors 1er mai 2018 et des conséquences de l’usage de la violence et de son efficacité tant politique que symbolique. Sans de désolidariser, les auteurs affirment au contraire articuler leur non-violence avec la violence au sein du cortège (p. 111) mais s’interrogent toutefois sur la possible « dérive autoritaire » (p. 118) des pratiques d’affrontement ritualisé et médiatisé et nous engagent, afin d’éviter la prise de pouvoir d’une minorité, à prendre la tête du cortège de tête (sic).

Un petit livre qui donne à réfléchir avec Sommermeyer sur l’éventuelle impasse de la violence et sur les usages révolutionnaires de la violence et/ou de la non-violence et de leur efficacité émancipatrice. 

 

  Collectif, Une critique anarchiste de la justification de la violence, Ed. ACL à Publico.

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