Travailleurs et travailleuses du fer

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Travailleurs et travailleuses du fer

En fait, le livre traite de l’histoire du syndicalisme dans les cet de la fédération CGT dans ce secteur. Emeric Tellier, l’auteur de l’ouvrage Le métal au cœur (1) souligne dès l’introduction les réalisations au long court des métallos, à savoir : création d’une mutuelle, d’une clinique, de colo de vacances et de centre de formation… Il rappelle le rôle des anarchistes dans la création des premiers syndicats et le refus de la guerre des militants de la fédé de la métallurgie en 1914, les multiples grèves qui se sont développées dans les usines durant le siècle dont celle des munitionnettes en 1917. Après la première guerre la fédération éclate en 1921 entre les révolutionnaires (CGT-U) et les réformistes (CGT) qui se retrouveront en 1936 durant le Front populaire pour occuper les usines et obtenir des avancées sociales substantielles. Après 1939 vint le temps de la clandestinité et de la résistance. Une fois libéré, les métallos devront relever leurs manches pour gagner la « Bataille de la production » décrétée par les staliniens de gouvernement. De belles actions anticolonialistes dans les années 1950-60, juste évoquées ce qui est dommage. Puis vint 1968 et sa grande mobilisation, prélude aux luttes de OS. Enfin, malgré les mobilisations et l’action directe, rien ne put stopper la désindustrialisation, la casse de la sidérurgie en Lorraine et ailleurs et la fermeture de la forteresse ouvrière de Renault-Billancourt en 1992. Autant d’épisodes qui entraînèrent le déclin d’une CGT métaux confinée bien souvent, à un « syndicalisme d’élus ».

Un livre agréable et pédagogique grâce à des repères historiques schématisés, enrichi d’encart sur de grandes grèves comme celle du Creusot en 1899, de chez Citroën en 1933 ou encore celle dans la Loire-Atlantique en 1955 etc. Un ouvrage qui est aussi riche d’illustrations de belle facture (photos, cartes postales, affiches, timbres syndicaux…).

On peut regretter que l’auteur ne pointe aucune contradiction au sein du syndicalisme des métallos entre travail du fer et fonte des canons ; en d’autres termes comment transformer les usines de guerre en industrie de paix. Aucun recul critique en effet, par exemple, sur le soutien de la FTM-CGT à la construction de l’avion de combat Rafale (p.146).

  1. Tellier E., 2021, Le métal au cœur, Paris, Ed. de l’Atelier à Publico.
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